Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée
30
VIE

marque de confiance, glorieuse pour le philosophe, n’aurait pas fait moins d’honneur au choix du prince.

XI. Le séjour d’Athènes offrait à un homme de lettres bien des charmes propres à l’y attacher. La gloire dont jouissait encore cette ville célèbre, le voisinage d’Éleusis, consacrée par les plus grands mystères de la Grèce, objet si touchant pour une âme religieuse ; les bords charmans de l’Ilissus, dont Platon a fait une peinture si délicieuse ; surtout ses liaisons intimes avec les savans illustres dont cette ville était le rendez-vous, tout semblait devoir l’y fixer. Mais, d’un autre côté, la réputation de Rome, sa grandeur, sa magnificence, le titre de capitale du monde, et, plus que tout sans doute, le désir de connaître par lui-même l’histoire et les mœurs des Romains célèbres que vraisemblablement il avait déjà formé le dessein de comparer avec les grands hommes de la Grèce, le déterminèrent à aller y faire quelque séjour. L’époque de ce voyage est incertaine ; mais l’opinion la plus probable la fixe aux dernières années de l’empire de Vespasien, vers Tan 79 de Jésus-Christ. Il s’y rendit bientôt célébré par ses connaissances, par sa vaste érudition, par les conférences publiques qu’il y faisait sur toutes les