Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée
29
DE PLUTARQUE.

temps-là. On joint à cette première distinction celle de l’intendance de la Grèce et de l’Illyrie, dont cet empereur avait, dit-on, assujetti les magistrats à ne rien faire que de l’avis de Plutarque. Quelques auteurs nient ce fait, fondés sur le silence de ce philosophe, qui n’en a rien dit dans ceux de ses ouvrages qui nous restent, quoiqu’il ait eu plusieurs occasions naturelles d’en parler. Le soin qu’il a de ne laisser ignorer aucun des emplois qu’il avait exercés dans sa patrie fait croire qu’il n’aurait pas manqué d’en témoigner dans ses écrits sa reconnaissance à Trajan. Ceux qui veulent qu’il ait été précepteur de ce prince ne trouvent ni dans Plutarque lui-même, ni dans les anciens qui ont parlé de lui, rien qui autorise leur opinion ; et ce silence paraît une preuve sans réplique à ceux qui sont d’un avis contraire. Peut-être concilierait-on ces deux sentimens opposés, en disant que si Plutarque n’a pas été l’instituteur de Trajan, ce qui en effet n’est pas aisé à prouver, il a pu, pendant son séjour à Rome, donner à ce prince, qui aimait à s’instruire, des leçons particulières de philosophie et de politique, soit avant qu’il montât sur le trône, soit depuis qu’il fut parvenu à l’empire. Quoi qu’il en soit, cette