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VIE

Grèce, le premier des archontes on magistrats, parce que l’année était datée de son nom. On voit par les médailles anciennes que les villes grecques d’Asie marquaient la suite des années par les noms des archontes éponymes ; qu’elles les inséraient dans leurs fastes, sur les monumens, et dans les actes publics. On peut juger de la conduite qu’il tenait dans l’exercice de ses fonctions par les règles qu’il trace à un administrateur dans ses Préceptes politiques, et qui ne sont vraisemblablement que l’exposé de ce qu’il faisait lui-même. Il veut qu’il ne soit ni fier, ni présomptueux ; que sa maison, toujours ouverte, laisse à tous les citoyens un accès facile, et soit un asile assuré pour tous ceux qui ont besoin de lui ; qu’il fasse paraître son humanité, non seulement en s’employant pour leurs affaires, mais encore en partageant leurs chagrins et leur joie ; qu’il donne aux particuliers des conseils salutaires, qu’il défende leurs causes sans intérêt, et travaille avec douceur à réconcilier les époux et les amis ; qu’il n’emploie pas la moindre partie du jour au barreau et au conseil, pour attirer à lui, le reste du temps, les affaires et les négociations utiles ; mais que, l’esprit toujours tendu aux affaires publiques, il regarde l’administration, non comme un prétexte d’oisi-