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DE PLUTARQUE.

maîtres, il devint citoyen du monde philosophique. Modeste et réservé avec l’Académie dans ses affirmations, disciple du Lycée dans les recherches de la science naturelle et dans les subtilités de la dialectique, instruit par les Stoïciens dans la foi d’une providence qui s’étend à tous les hommes, et dans les principes d’une morale ferme et sévère, mais qu’il sut ramener à des idées plus raisonnables et moins exagérées, il emprunta de toutes les écoles ce qui lui parut juste et vrai. Mais après la doctrine de Platon, à laquelle il parut toujours donner la préférence, il n’eu est pas dont les dogmes lui aient plu davantage que celle de Pythagore. Partout il parle du philosophe de Samos avec une estime et une affection toutes particulières ; il vante la douceur et l’humanité de ses principes ; il les expose en plusieurs endroits de ses ouvrages, avec ce zèle et cette chaleur qui décèlent sa prédilection pour ses sentimens et pour son dogme favori de la métempsycose.

VIII. Nous savons par lui-même qu’il prit à Athènes les leçons d’Ammonius d’Alexandrie, philosophe célèbre dont Plutarque a souvent parlé, et qu’il introduit comme interlocuteur dans plusieurs de ses ouvrages. Il avait même écrit sa vie ; mais comme elle est perdue, on