Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/230

Cette page n’a pas encore été corrigée

PARALLÈLE
DE
THÉSÉE ET DE ROMULUS.

Séparateur


I. Voilà, dans ce que j’ai pu recueillir des actions de Thésée et de Romulus, celles qui m’ont paru les plus dignes d’être conservées. Maintenant, si nous les comparons ensemble, nous verrons d’abord que Thésée, qui pouvait succéder à son aïeul dans un assez grand royaume, et vivre tranquillement à Trézène, se porta de son propre mouvement, et sans que rien l’y obligeât, aux plus grandes entreprises. Romulus, au contraire, s’y vit forcé pour fuir l’esclavage et le châtiment dont il était menacé. Il devint, suivant l’expression de Platon (35), hardi par peur, et par la crainte du dernier supplice. D’ailleurs, son plus grand exploit fut la mort du tyran d’Albe seul ; mais les victoires sur Sciron, Sinnis, Procruste et Corynètes, que Thésée fit périr, pour ainsi dire, en chemin faisant, ne furent que les préludes de son courage. Par leur punition et par leur mort il délivra la Grèce de ces tyrans cruels avant même qu’il fût