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DE PLUTARQUE.

sophe estimable dont je me propose de faire connaître la rie et les travaux. Le désir de s’instruire fut sa principale et presque son unique passion ; dans cette vue, il consacra sa vie entière à l’étude de la morale, et composa ce grand nombre d’ouvrages auxquels la vie d’un homme ne paraît pas avoir pu suffire, et qui forment un cours complet de philosophie pratique. Encore le temps nous en a-t-il envie une grande partie, et il nous reste à peine la moitié de ceux qu’il avait écrits. Tant était infatigable le zèle de cet esprit laborieux pour répandre cette source d’instruction dont il était rempli ! tant était impérieux en lui le besoin d’éclairer ses semblables !

III. Plutarque nous apprend lui-même, en plusieurs endroits de ses ouvrages, qu’il était né à Chéronée, petite ville de la Grèce, aux confins de la Béotie et delà Phocide. Longtemps célèbre par son ancienne origine, elle tomba ensuite dans une telle obscurité, qu’à peine on trouve son nom dans l’histoire, jusqu’au temps de Philippe de Macédoine, qui remporta près de cette ville une victoire fameuse sur les Corinthiens, les Thébains et les Athéniens réunis. Mais malgré l’état de faiblesse où elle était sous les triumvirs, malgré sa dépopulation sous l’empire de Trajan, Plutar-