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pas entendu dire que les enfants d’Ilia fussent en vie. Cet homme arrive chez Numitor dans le moment où il allait se jeter au cou de Rémus et le serrer entre ses bras. Il le confirme dans ses espérances, le presse de saisir l’occasion qui se présente, et s’offre à le seconder. La circonstance ne permettait aucun retard. Romulus approchait de la ville, et la plupart des habitants, qui craignaient Amulius autant qu’ils le haïssaient, en sortaient déjà pour aller se joindre à lui. Il amenait un corps considérable 107 de troupes qu’il avait divisé en compagnies de cent hommes, commandées chacune par un capitaine qui portait un faisceau d’herbes attaché au bout d’une pique. Les Romains appellent ces enseignes Manipules ; et encore aujourd’hui, dans leurs armées, ils donnent, aux soldats d’une même compagnie le nom de manipulaires. Rémus, de son côté, gagnait les citoyens qui étaient restés dans Albe, et Romulus s’avançait avec ceux du dehors. Le tyran, effrayé, et ne sachant ni rien faire, ni rien résoudre pour sa défense, fut arrêté et mis à mort. La plupart de ces faits, rapportés par Fabius Pictor, et par Dioclès de Péparèthe, qui le premier, je crois, a écrit l’histoire de la fondation de Rome, sont suspects à quelques écrivains, qui les regardent comme des fictions plus