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ROMULUS.

XXXVIII. Le peuple, prêt à se soulever, est apaisé par Proculus. XXXIX. Fables des Grecs, semblables à celles qu’on débite sur Romulus. XL. Réflexions sur la nature de l’âme. XLI. Diverses interprétations du nom de Quirinus. Nones Caprotines.

I. Les historiens ne sont d’accord ni sur l’auteur ni sur le nom de Rome, ni sur la cause qui fit donner à cette ville ce nom si grand et si célèbre, dont la gloire est répandue dans tout l’univers. Les uns disent que les Pélasges, après avoir parcouru la plus grande partie de la terre et dompté plusieurs nations, s’arrêtèrent au lieu où est aujourd’hui Rome ; et que, pour marquer la force de leurs armes, ils donnèrent ce nom[1] à la ville qu’ils y bâtirent(1). Suivant d’autres, quelques Troyens, qui s’échappèrent après la prise de leur ville, se jetèrent dans des vaisseaux qu’ils trouvèrent tout prêts, et, portés par les vents sur les côtes de la Toscane, ils débarquèrent près du fleuve du Tibre. Leurs femmes étant déjà fatiguées du voyage, et hors d’état de soutenir plus longtemps les incommodités de la mer, une d’entre elles, nommée Roma, aussi distinguée par sa prudence que par sa noblesse, leur conseilla de

  1. Roma en grec signifie force.