Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée

ses ossements, à cause de la férocité des habitants de l’île, nation barbare qui n’avait aucun commerce avec les autres peuples. Cependant Cimon s’étant rendu maître de cette île, comme je l’ai dit dans sa vie, se fit un point d’honneur de découvrir son tombeau. Pendant qu’il en faisait la recherche, il aperçut, dit-on, un aigle qui frappait à coups de bec sur une élévation de terre, et qui s’efforçait de l’ouvrir avec ses serres. Cimon, saisi tout à coup comme d’une inspiration divine, fit fouiller cet endroit. On y trouva la bière d’un homme d’une grande taille, avec le fer d’une pique et une épée. Cimon, ayant fait charger ces précieux restes sur sa galère, les porta à Athènes. Les Athéniens, ravis de joie, les reçurent au milieu des processions et des sacrifices, et avec autant de pompe que si Thésée lui-même fût revenu dans leur ville. Ils les placèrent au milieu d’Athènes, près de l’endroit où est maintenant le Gymnase. Ce lieu sert encore d’asyle aux esclaves et à tous les citoyens faibles qui craignent l’oppression des grands. C’est un hommage rendu à la mémoire de Thésée, qui, pendant sa vie, avait été le protecteur des opprimés, et recevait avec humanité les prières de ceux qui venaient implorer son secours. Les Athéniens célèbrent en son honneur