Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus qu’avec peine. Ils se plaignaient qu’il leur avait ôté l’empire qu’ils exerçaient chacun dans leurs bourgs ; qu’en les renfermant dans une seule ville, il les avait rendus ses sœurs ou plutôt ses esclaves. Ménesthès excitait aussi le peuple, en accusant auprès d’eux Thésée de ne leur avoir laissé qu’une liberté imaginaire, qui dans le fait les avait privés de leur patrie, de leurs sacrifices, et, au lieu de plusieurs rois légitimes, bons et humains, leur avait donné pour maître un étranger et un inconnu. Mais rien ne favorisa tant ses projets et ses intrigues que la guerre des Tyndarides, qui entrèrent en armes dans l’Attique, appelés, suivant quelques auteurs, par Ménesthès lui-même. Ils ne commirent d’abord aucune hostilité, et demandèrent seulement qu’on leur rendît leur sœur. Les Athéniens leur ayant répondu qu’ils ne l’avaient pas dans la ville, et qu’ils ignoraient même où elle était, les Tyndarides se disposaient à les attaquer, lorsque Académos, qui avait découvert, on ne sait comment, qu’elle était cachée à Aphidnai, en donna avis à Castor et à Pollux. En reconnaissance de ce bienfait, ils le comblèrent d’honneurs pendant sa vie, et, dans la suite, les Lacédémoniens, qui firent si souvent des courses dans l’Attique et la mirent