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aux mystères par la faveur de Thésée, qui même avant cela lui avait fait obtenir l’expiation des fautes involontaires qu’il avait commises.

XXXI. Thésée, suivant Hellanicos, avait déjà cinquante ans lorsqu’il enleva Hélène, qui n’était pas encore nubile. Aussi quelques écrivains, pour le disculper d’un si grand crime, disent que ce ne fut pas lui qui l’enleva ; mais qu’Ida et Lyncée, ses ravisseurs, la déposèrent entre ses mains, et qu’il refusa de la rendre à Castor et à Pollux, lorsqu’ils vinrent la redemander. D’autres vont jusqu’à soutenir que Tyndare lui-même la lui confia, parce qu’il craignait Enarsphoros, fils d’Hippocoon, qui cherchait à l’enlever, quoiqu’elle fût encore dans l’enfance. Mais un récit plus vraisemblable, et appuyé sur un plus grand nombre de témoignages, c’est que Thésée et Pirithoos, étant allés ensemble à Sparte, enlevèrent Hélène pendant qu’elle dansait dans le temple d’Artémis Orthia, et prirent aussitôt la fuite. Ceux qu’on envoya courir après eux ne les poursuivirent que jusqu’à Tégée. Les ravisseurs, après avoir traversé le Péloponnèse, se voyant en sûreté, convinrent de tirer Hélène au sort, à condition que celui à qui elle serait échue aiderait son compagnon à enlever une autre