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la fête des Oscophories : car on dit qu’il ne mena pas en Crète toutes les filles qui étaient tombée au sort ; qu’il prit deux jeunes gens de ses amis qui avaient les traits aussi délicats que de jeunes filles, mais qui étaient pleins de courage et de résolution. Il leur fit prendre souvent des bains chauds, et les tint toujours à l’ombre ; ils se frottaient des huiles les plus propres à adoucir la peau, à rendre le teint frais, et se parfumaient les cheveux ; il les accoutuma à imiter la voix, les gestes et la démarche de jeunes filles ; il leur en donna les habits, et changea si bien leurs manières, qu’il était impossible de soupçonner leur sexe. Ainsi déguisés, il les mêla parmi les autres filles, sans que personne se doutât de la supercherie. À son retour, il ordonna une procession publique, à laquelle assistèrent ces jeunes gens habillés en filles, comme le sont aujourd’hui ceux qui portent à cette fête les rameaux sacrés. Elle se célèbre à l’honneur de Dionysos et d’Ariane, en mémoire de ce que la Fable, en raconte, ou plutôt parce que Thésée et ses compagnons arrivèrent à Athènes pendant la récolte des fruits. Des femmes, qu’on appelle Déipnophores, sont associées à la fête et au sacrifice qui l’