Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’un étranger et un inconnu. Ils résolurent donc d’aller l’attaquer ; et, se partageant en deux bandes afin de charger les ennemis de deux côtés différents, les uns, sous la conduite de leur père, viennent à découvert du bourg de Sphettos, et les autres se mettent en embuscade dans le bourg de Gargettos. Ils avaient avec eux un héraut du bourg d’Agnunte, nommé Léos, qui découvrit à Thésée le dessein des Pallantides. Thésée, sans perdre un instant, tombe sur la troupe qui était en embuscade et la taille en pièces. Le corps qui marchait avec Pallas n’en eut pas plus tôt appris la nouvelle, qu’il se dispersa. Depuis ce temps-là, dit-on, les habitants de Pallène ne contractent aucun mariage avec ceux d’Agnunte ; et dans les annonces publiques on ne crie jamais ces mots, qui sont d’usage dans les autres bourgs : « Écoutez, peuple » [leôi], tant ils ont en horreur ce nom de Léos, à cause de la trahison du héraut.

XIV. Thésée, pour exercer son courage et gagner en même temps l’affection du peuple, alla combattre le taureau de Marathon, qui nuisait beaucoup aux habitants de la Tétrapole. Il le dompta, le prit vivant, et, après l’avoir promené