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tie du jardin de la Conciergerie, de la portion restée libre de ce jardin.

Allons-nous maintenant rechercher comment les « appuis » de Josse Maillard furent palissadés de buis, et pour quelle raison ? Peu nous importe. Nous nous souviendrons néanmoins que le buis est la plante funéraire par excellence, et que le XVIe siècle, moins prude que le nôtre, ne répugnait en aucune circonstance aux allusions les plus évocatrices.

Nos conclusions peuvent être complétées par un fait qui paraît s’y rapporter.

On relève, dans les « Mémoires du Duc de Luynes », un incident singulier.

À la date du 11 avril 1746, le duc de Luynes rappelle les travaux ordonnées par Louis XV dans les appartements de la reine Marie Leckzinska, dits aujourd’hui de Marie-Antoinette :

« En travaillant à ces ouvrages, dit-il, l’on a trouvé sous l’appartement de la Reine plusieurs forts petits caveaux et un escalier pour y descendre. Dans un de ces caveaux on a trouvé une tête d’homme, sans aucun vestige de son corps… »[1].

Sur ce, Luynes songe à l’assassinat de Monaldeschi et se demande si cette tête ne serait pas celle du grand écuyer de la reine de Suède.

« Mais, ajoute-t-il, on sait que son corps fut porté à Avon. »

Les travaux dont parle le duc de Luy-

  1. Mémoires du duc de Luynes, 1860-63, t. VII, p. 284.