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SAINT BASILE.

quand elle le cherche avec foi. Et s’il ne lui est pas donné de trouver celui qu’elle cherche, elle ne renonce pas à entrer dans le sein de la foi, mais elle dit avec le bienheureux David : Votre science s'est montrée admirable en moi ; elle s’est fortifiée, et je ne pourrai rien contre elle[1] ; et avec le père du possédé : Je crois, Seigneur ; venez au secours de mon incrédulité[2].

« Puisque nous nous proposons d’atteindre ce but, cherchons avec foi la nature de l’Esprit-Saint, et demandons-lui la connaissance de celui que nous cherchons : car c’est lui que nous cherchons, et c’est lui aussi qui donne la connaissance de lui-même. » Or, comme il nous l’apprend aussi dans l’Écriture-Sainte, c’est lui qui sanctifie les saints et qui accorde la vie divine à ceux qui lui demandent Dieu. « Il est fort supérieur à ceux qui reçoivent ses dons, puisqu’ils sont sanctifiés quand il vient en eux, et qu’ils meurent lorsqu’il les abandonne. L’Esprit-Saint au contraire existe toujours, parce qu’il est la source de la vie éternelle. Mais comment la vie se répand-elle à la fois dans l’ensemble des êtres et dans chaque individu ? Afin de le comprendre[3], il faut que l’âme s’élève à la contemplation) or elle doit s’en être rendue digne en s’affranchissant de toute erreur, de toute fausse opinion,


PLOTIN.

« Voici la première réflexion que toute âme doit faire : c’est l’Âme universelle qui a produit, en leur soufflant un esprit de vie, tous les animaux qui sont sur la terre, dans l’air et dans la mer, » ainsi que les astres divins, le soleil et le ciel immense ; c’est elle qui a donné au ciel sa forme et qui préside à ses révolutions régulières, et tout cela sans se mêler aux êtres auxquels elle communique la forme, le mouvement et la vie. « Elle leur est en effet fort supérieure par son auguste nature : tandis que ceux-ci naissent ou meurent selon qu’elle leur donne la vie ou la leur retire, l’Âme est essence et vie éternelle, parce qu’elle ne saurait cesser d’être elle-même, Mais comment la vie se répand-elle à la fois dans l’univers et dans chaque individu ? Afin de le comprendre, il faut que l’âme contemple l’âme universelle : or, pour s’élever à cette contemplation, l’âme doit en être digne par sa noblesse, s’être affranchie de l’erreur et s’être dérobée

  1. Psaumes, CXXXVIII, 6.
  2. Saint Marc, IX, 23.
  3. Nous lisons, comme le propose Jahn, ἐνθυμείσθω au lieu de εὐθυμείσθω.