On a vu ailleurs qu’il s’est aussi inspiré d’eux dans la théorie des vertus pratiques (t. I, p. 418).
Cependant la polémique contre les Stoïciens occupe une grande place dans les Ennéades. Plotin réfute avec autant de force que de profondeur le panthéisme et le fatalisme de ces philosophes (t. II, p. 515-518), leur fausse théorie de la sensation et leur matérialisme (Voy. ci-après les Éclaircissements sur les livres vi et vii). Cette partie de l’œuvre de notre auteur, trop peu remarquée jusqu’ici, mérite d’attirer toute l’attention des historiens de la philosophie.
Dans le livre iii de l’Ennéade IV (§ 1-8, p. 263-282), Plotin combat avec beaucoup de force et de logique le panthéisme, comme il était professé par quelques-uns des nouveaux Pythagoriciens, tels qu’Apollonius de Tyane et Numénius. Ces philosophes, comme nous l’avons déjà dit ci-dessus (p. 263, note 1), pensaient que les âmes particulières ne sont que les parties entre lesquelles se divise et se distribue l’Âme totale du monde. Nous ajouterons seulement ici qu’on trouve sur ce point quelques indications dans le traité De L’Âme par Jamblique (Voy. l’Appendice de ce volume). Cet auteur affirme positivement que, selon Numénius, toutes les âmes forment une unité numérique, et que même cette doctrine fut protestée, avec peu de réflexion, par Amélius, qui passe pour avoir, à l’école même de Plotin, conservé quelques-unes des opinions de son premier maître.
D’après le fragment d’Ammonius Saccas que nous avons donné dans le tome I (p. xcv-xcviii), Plotin a emprunté au fondateur du Néoplatonisme sa théorie sur les rapports de l’âme et du corps. Elle repose sur une conception qui est d’origine orientale (t. I, p. 361).
Les principaux philosophes néoplatoniciens qui ont traité de la Psychologie après Plotin, et qui lui ont fait des emprunts, sont Porphyre, Jamblique, Proclus, Simplicius, Macrobe (Voy. le tome I, p. 322, 362, 368, 384, 386, 401, 440, 447, 454, 478), Priscien le philosophe (Voy. le tome I, p. 388-390).