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QUATRIÈME ENNÉADE, LIVRES III, IV, V.


p. 284, 491. Voy. aussi, dans le tome III, les livres III, V, IX, de l’Ennéade V).

L’Intelligence divine est au-dessus de nous. Elle est à la fois commune et particulière à tous les hommes : commune, parce qu’elle est indivisible, une et partout la même ; particulière, parce que chacun la possède tout entière dans la partie la plus élevée de son âme (t. I, p. 44). En effet, notre âme ne descend pas tout entière dans le corps (t. II, p. 499) ; notre intelligence reste toujours là-haut unie à l’Intelligence divine dans le monde intelligible, qui est le lieu de la pensée (t. II, p. 482-483). Notre intelligence pense toujours, mais nous n’en avons pas toujours conscience, parce que nous n’usons pas toujours de tout ce que nous possédons. Or, nous en usons quand nous tournons notre raison vers le monde supérieur, et que, par cette conversion, nous amenons à l’acte ce qui jusque-la n’était qu’en puissance, ce qui n’était qu’une simple disposition. C’est pour cela que notre intelligence est nôtre et n’est pas nôtre tout ensemble : elle est nôtre, en ce sens qu’elle est une partie de nous-mêmes ; elle n’est pas nôtre, en ce sens que c’est un principe supérieur auquel nous nous élevons (t. I, p. 47-48, 57, 344-350 ; t. II, p. 484).

2o Amour. — L’Amour est le désir du beau et du bien (t. II, p. 109).

L’âme possède naturellement ce désir général, qui lui inspire tous les désirs particuliers qu’elle doit éprouver : car, il prend des formes diverses en présence des diverses espèces de beautés et des biens particuliers qui s’offrent à nous. C’est pour cela qu’il y a en nous plusieurs amours (t. II, p. 116).

Tous les amours mis en nous par la nature sont bons et essentiels à l’âme ; seulement, ils sont inférieurs ou supérieurs selon qu’ils appartiennent à la partie inférieure ou à la partie supérieure de l’âme. L’amour qui domine dans chaque âme constitue son démon propre (t. II, p. 110, 116).

Sous sa forme inférieure, l’amour est le désir de s’unir à un bel objet et d’engendrer dans la beauté (t. II, p. 102-105).

Sous sa forme supérieure, c’est d’abord le désir de contempler la beauté intelligible, dont la vue est pour l’âme une source intarissable de plaisir (t. II, p. 105, 108). C’est ensuite l’amour du Bien absolu, auquel seul aspirent les sages, tandis que les hommes vulgaires s’attachent à des biens particuliers (t. II, p. 116). En effet, quand l’âme se détache des choses terrestres, elle s’élève d’abord de la beauté sensible à la beauté intelligible, dont elle trouve le type parfait dans l’Intelligence divine. Mais elle ne s’arrête pas là. La Beauté qui brille dans les idées de l’Intelligence vient d’un principe