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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


dans le cerveau, on y a placé le siége de la Puissance sensitive et de l’Appétit (t. II, p. 308-310).

2o Imagination sensible, Mémoire sensible. — Ces deux facultés sont liées entre elles et se rapportent à la sensation.

La sensation vient aboutir à l’Imagination sensible, qui se la représente sous forme d’image. Le pouvoir de conserver et de reproduire cette image constitue la mémoire sensible (t. II, p. 324).

L’image que la Mémoire conserve et reproduit est une forme et non une empreinte (t. II, p. 317, 423). Il en résulte que le corps ne sert point pour la mémoire (t. II, p. 319). En effet, la mémoire est une puissance essentiellement active : si elle garde la notion d’un objet, c’est qu’elle a considéré cet objet avec toute la force de son attention ; si elle se rappelle une notion précédemment acquise, c’est qu’elle la fait passer de la puissance à l’acte. C’est pourquoi l’exercice accroît la force du souvenir, et certains indices dont nous avons l’habitude de nous servir nous font retrouver aisément [par l’association des idées] une foule de choses auxquelles nous n’avions pas réfléchi d’abord (t. II, p. 429-434).

Vie rationnelle. — Les facultés qui se rapportent à la vie rationnelle sont l’Opinion, la Raison discursive, l’Imagination intellectuelle, la Mémoire intellectuelle et la Volonté. Leur exercice constitue la vie propre de l’âme.

À ces facultés se rattache la Conscience, qui ne constitue pas une faculté spéciale (t. I, p. 352-356).

1o Opinion. — L’Opinion est le jugement que l’âme porte sur la passion et sur la sensation (t. I, p. 332, 337). L’opinion ne se borne pas à suivre la passion ; quelquefois elle la fait naître. Elle a ainsi beaucoup d’analogie avec l’imagination (t. II, p. 131-135).

2o Raison discursive. — La Raison discursive juge les représentations sensibles, les combine et les divise ; elle considère aussi sous forme d’images les conceptions qui lui viennent de l’intelligence, et opère sur ces images comme sur les images fournies par la sensation ; enfin, elle est encore la puissance de comprendre, puisqu’elle discerne les nouvelles images des anciennes et qu’elle les accorde en les rapprochant, d’où dérivent les réminiscences (t. I, p. 36, note 5, p. 326-328, 341).

La partie de la raison discursive qui s’exerce sur les images et les formes fournies par la sensation constitue le Raisonnement (t. I, p. 118, 333. 341). La partie supérieure qui reçoit les impressions et les conceptions de intelligence constitue la Raison pure ; mais, dans la raison pure, les idées sont développées et séparées, tan-