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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


cède de lui, comme la forme, dont elle ne saurait être séparée (t. I, p. 428-430). L’union de l’Âme avec le corps n’est pas mauvaise en soi (t. II, p. 480).

2. Contre Aristote. — Dieu n’est pas seulement la cause finale de l’univers ; il en est encore la cause efficiente (t. II, p. 512).

3. Contre les Stoïciens. — L’Âme humaine est libre. Quoiqu’elle procède de l’Âme universelle, elle constitue une cause, une personne complètement distincte d’elle (t. II, p. 515-518).

4. Contre les Gnostiques. — Le Démiurge est bon, le monde est le meilleur possible. — La Providence divine s’étend aux choses terrestres.

5. Contre les Manichéens. — Le mal n’est pas un être, mais une simple négation, une privation du bien ; il n’a donc pas de cause efficiente ; par conséquent, il n’y a pas lieu de reconnaître deux principes opposés.

Par ce qui précède, on peut déjà se former une idée de la valeur du système de Plotin sur la Providence et le Destin. Son importance se manifeste également quand on rapproche notre auteur des philosophes qui l’ont précédé et de ceux qui l’ont suivi.


§ II. rapprochements entre la doctrine de plotin et celles de platon, d’aristote et
des stoïciens.

Dans sa doctrine sur la Providence et sur le Destin, tout en se séparant sur plusieurs points de Platon, d’Aristote et des Stoïciens, Plotin s’est souvent inspiré de leurs idées. Nous allons indiquer ce qu’il a pu emprunter à chacun d’eux.

A. Platon.

On sait que la Théodicée de Platon est dispersée dans divers dialogues, le Phédon, le Théétète, le Philèbe, le Phèdre, le Politique, la République, les Lois et le Timée.

Platon enseigne : dans le Phédon (t. I, p. 280-282, trad. de M. Cousin), que la cause du monde n’est pas un élément matériel ; comme l’air ou le feu, ainsi que le soutenaient Archélaüs, Anaximène, Empédocle, Héraclite, mais que c’est une puissance intelligente, et qu’afin d’expliquer ses œuvres, il faut prendre pour principe ce qui semble le meilleur ; dans le Philèbe (t. II, p. 341-347, tr. fr.), que c’est un crime de dire qu’une puissance dépourvue de raison, téméraire et agissant au hasard, gouverne l’univers ; dans le livre X