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LIVRE SEPTIÈME.


dernier rang puisqu’elle est supposée naître de l’âme, tandis qu’il faudrait au contraire assigner le premier rang à l’intelligence, le second à l’âme, le troisième à la nature, et regarder ainsi toujours comme postérieur ce qui est moins parfait, suivant l’ordre naturel. Enfin, dans ce système, Dieu, par cela même qu’il possède l’intelligence, est postérieur, engendré, n’a qu’une intelligence adventive ; il en résulte qu’il n’y a ainsi ni âme, ni, intelligence, ni Dieu : car jamais ce qui est en puissance ne peut passer à l’état d’acte, s’il n’y a antérieurement un principe en acte. Qui fera, en effet, passer à l’état d’acte ce qui est en puissance, s’il n’y a rien d’antérieur à ce qui est en puissance ? Si ce qui est en puissance se fait passer soi-même à l’état d’acte (ce qui est absurde), il faudra que, pour passer à l’état d’acte, il contemple au moins une chose qui ne soit pas en puissance, mais en acte. Cependant, si l’on admet que ce qui est en puissance puisse toujours demeurer identique, il passera de lui-même à l’état d’acte, et il sera supérieur à l’être qui n’est qu’en puissance parce qu’il sera l’objet de l’aspiration d’un tel être. Il faut donc assigner le premier rang à l’être qui à une nature parfaite et incorporelle, qui est toujours en acte. Ainsi, l’intelligence et l’âme sont antérieures à la nature ; l’âme n’est donc pas un esprit ni par conséquent un corps. On pourrait encore donner, et on a donné en effet d’autres raisons pour démontrer que l’âme est incorporelle ; mais ce que nous avons dit suffit pleinement[1].

    considère Dieu, on voit que l’Âme universelle procède de l’Intelligence et que l’Intelligence procède du Bien (t. I, p. 118) ; si l’on considère l’homme, on voit qu’il possède toutes ses facultés des que son âme est unie à son corps, quoiqu’il ne les développe que successivement (t. I, p. 346).

  1. Le fond de cette argumentation est emprunté à Aristote : « Ici, une difficulté se présente. Tout être en acte a, ce semble, la puissance, tandis que ce qui à la puissance ne passe pas toujours à l’acte. L’antériorité appartiendrait donc à la puissance. Or, s’il