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QUATRIÈME ENNÉADE.


XLII. Les astres n’ont donc pas besoin de mémoire pour se rappeler nos prières, ni de sens pour en être instruits : ainsi se trouve résolue la question que nous avons posée[1]. S’ils exaucent nos prières, ce n’est pas par suite d’une détermination libre, comme quelques-uns le croient. Soit que nous leur adressions des prières, soit que nous ne leur en adressions pas, ils exercent sur nous une certaine action par cela même qu’ils font partie de l’univers comme nous.

Il y a beaucoup de forces qui s’exercent involontairement, soit d’elles-mêmes, sans aucune sollicitation, soit avec le concours de l’art : ainsi, dans un animal, une partie est naturellement favorable ou nuisible à une autre ; c’est pour cela que le médecin et le magicien forcent, chacun par leur art, une chose d’en faire participer une autre à sa puissance. L’univers communique de même à ses parties quelque chose de sa propre puissance, soit de lui-même, soit par suite de l’attraction qu’exerce un individu ; cela est naturel, puisque celui qui demande ne lui est pas étranger. Si un individu obtient ce qu’il demande, quoiqu’il soit pervers, il ne faut pas s’en étonner : les méchants ne puisent-

    λαϐὼν ἔϐλαψεν ἄλλον, ἤ ὁ μηχανησάμενος, ἤ ὁ λαϐὼν ἐϰεῖνος ποιεῖ ἐλθεῖν, τῷ δεδωϰέναι γοῦν τι οἶον μετατεθέν ἐξ ἄλλου εἰς ἄλλο, ϰαὶ τὸ ἐληλυθός δὲ [ποιεῖ] εἰ μὴ μετηνέχθη : « Quemadmodum si quis ignem ab igne quum rapuerit, læserit alium, vel qui machinatus est [id est, qui ignem primus accendit], vel ille qui [alterum ignem ab altero] rapuerit, facit ut veniat ignis eo quod aliquid dedit, quasi translatum aliud ex alio ; verum etiam ignis agressus facit [id est, agens est], si, in quem transfert ignis, non valet illum recipere. Nous avons préféré suivre la traduction de Ficin, qui offre un sens plus naturel et n’exige que de légers changements dans le texte. Nous lisons donc avec M. Kirchhoff : οἶον εἰ πῦρ τις ἐϰ πυρὸς λαϐὼν ἔϐλαψεν ἄλλον [οὐ] μηχανησάμενος ἐλθεῖν· ἤ ὁ λαϐὼν ἐϰεῖνος ποιεῖ ἐλθεῖν, τῷ δεδωϰέναι γοῦν τι οἶον μετατιθέντα ἐξ ἄλλον εἰς ἄλλο · ϰαὶ τὸ ἐληλυθός δὲ, εἰ μή οἶός τε ἐγένετο δέξασθαι εἰς ὄν μετηνέχθη.

  1. Voy. ci-dessus, § 30, p. 379.