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QUATRIÈME ENNÉADE.


verses positions des parties, leurs relations entre elles déterminent le reste, et que les choses se passent comme dans un mouvement exécuté par un seul animal. Ainsi, tel état est produit par telles attitudes, telles positions, telles figures, tel autre état par telle autre espèce de figures, etc. Par suite, les auteurs de ce qui arrive ne semblent pas être ceux qui reçoivent les figures, mais celui qui donne les figures, et celui qui donne les figures ne fait pas une chose en s’occupant d’une autre, parce qu’il n’agit pas sur quelque chose de différent de lui-même : il est lui-même toutes les choses qui sont faites ; il est ici les figures [formées par le mouvement universel], là les passions qui en résultent dans l’animal mû de cette manière, composé et constitué ainsi par la nature, actif et passif tout à la fois par l’effet de lois nécessaires.

XXXIV. Si nous accordons que nous subissons l’influence de l’univers par un des éléments de notre être, c’est par celui qui fait partie du corps de l’univers [par notre corps], et non par tous ceux qui nous composent ; par conséquent, l’univers qui nous entoure ne doit exercer sur nous qu’une influence limitée. Nous ressemblons sous ce rapport à des serviteurs sages qui savent à la fois exécuter les ordres de leurs maîtres et garder leur liberté, en sorte qu’ils sont traités d’une manière moins despotique parce qu’ils ne sont pas esclaves, qu’ils ne cessent pas complètement de s’appartenir à eux-mêmes.

Quant à la différence qui se trouve dans les figures formées par les astres, elle ne pouvait pas ne pas être ce qu’elle est, parce que les astres ne s’avancent pas avec une vitesse égale dans leur cours. Comme ils se meuvent selon les lois de la raison, que leurs positions relatives constituent les diverses attitudes de ce grand animal [qui est le monde], et que les choses qui arrivent ici-bas sont liées par les lois de la sympathie à celles qui arrivent là-haut, il convient de chercher si les choses terrestres sont les conséquences des choses