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AVERTISSEMENT.

Non content d’expliquer ainsi notre auteur par lui-même, nous avons, dans un Appendice, donné des morceaux importants de Porphyre, de Jamblique et d’Énée de Gaza, dont nous devons la traduction à l’obligeance de M. Eugène Lévêque[1], et qui jetteront plus de jour sur la psychologie néoplatonicienne. Nous appellerons particulièrement l’attention sur le Traité de l’Âme par Jamblique : outre l’intérêt qu’il offre à l’histoire de la philosophie, parce qu’il renferme des documents qu’on ne trouve que là, cet écrit a l’avantage d’énumérer dans un ordre méthodique toutes les questions qui étaient posées sur l’âme dans l’école néoplatonicienne et de comparer la doctrine de Plotin sur ces questions avec celles des autres philosophes. Les fragments que nous donnons du Commentaire du même auteur Sur le Traité de l’Âme d’Aristote ont aussi leur importance, non seulement parce qu’ils complètent l’œuvre de Jamblique, mais encore parce que le Commentaire dont ils sont détachés a servi de guide à plusieurs écrivains postérieurs, à Plutarque d’Athènes, à Simplicius, à Priscien de Lydie. Enfin, le Théophraste d’Énée de Gaza, dont nous présentons l’analyse avec des extraits étendus, fera connaître tout à la fois la polémique des théologiens grecs contre quelques théories platoniciennes qui étaient en opposition avec le dogme chrétien et les emprunts que ces mêmes théologiens ont cru pouvoir faire sur d’autres points à l’École d’Alexandrie.

Nous avons en outre, dans ce volume, comme dans le précédent, recherché avec soin les sources où a puisé l’auteur des Ennéades, et nous avons également indiqué ce qu’il a fourni lui-même, soit aux philosophes de son école, soit aux écrivains chrétiens.

Les auteurs qui ont été le plus souvent mis à contribution dans la IIIe et la IVe Ennéade sont, comme pour les deux premières, Platon, Aristote et les Stoïciens, Chrysippe surtout[2] ; cependant, nous avons pu aussi, en plus d’une occasion, y saisir la trace du juif Philon[3] ; il y a même dans la IVe Ennéade quelques idées qui nous ont paru ne pouvoir être rapportées qu’à une origine chrétienne[4].

Pour les temps postérieurs à Plotin, nous nous sommes attaché à signaler, non seulement les emprunts qui lui ont été faits par ses

  1. Voy. p. 611 l’Avertissement en tête des Fragments de Psychologie néoplatonicienne.
  2. Le savant Mémoire sur le Stoïcisme, de M. Ravaisson, nous a été d’un grand secours pour la détermination des rapports de Plotin avec le Stoïcisme, de même que l’Essai sur la Métaphysique d’Aristote du même auteur, pour les emprunts faits au Péripatétisme.
  3. Voy. notamment p. 231, note 1.
  4. Voy. p. 288, note 4 ; p. 297, note 1.