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LXVIII
PORPHYRE.



CINQUIÈME ENNÉADE.

LIVRE DEUXIÈME.
DE LA GÉNÉRATION ET DE L’ORDRE DES CHOSES QUI SONT APRÈS LE PREMIER[1].
De la Procession des êtres.

XXVI. Quand les substances incorporelles descendent, elles se divisent, se multiplient, et leur puissance s’affaiblit en s’appliquant à l’individuel. Quand elles montent, au contraire, elles se simplifient, s’unifient et leur puissance surabonde.

XXVII. Dans la vie des incorporels, la procession (πρόοδος) s’opère de telle sorte que le principe supérieur demeure ferme et inébranlable dans sa nature, qu’il donne de son être à qui est au-dessous de lui, sans rien perdre et sans changer en rien. Ainsi, ce qui reçoit l’être ne reçoit pas l’être avec une corruption ou un changement ; il n’est pas engendré comme la génération [l’être sensible], qui participe de la corruption et du changement. Il est donc non-engendré et incorruptible parce qu’il est produit sans génération ni corruption.

XXVIII. Toute chose engendrée tient d’autrui la cause de sa génération, puisque rien ne s’engendre sans cause. Mais, parmi les choses engendrées, celles qui doivent leur être à une réunion d’élé-

    nation abstraite ou réminiscence n’est accordée qu’aux êtres raisonnables. C’est pourquoi Aristote dit que les brutes ont la mémoire, mais non la réminiscence, que l’homme est le seul être qui possède ces deux facultés. » (Stobée, Florilegium, Tit. XXV, p. 182, éd. Gesner.) Porphyre fait ici allusion au traité De la Mémoire, où Aristote définit cette faculté en ces termes : « La mémoire est l’habitude de l’image, en tant qu’elle est le portrait de la chose dont elle est l’image. » Voy. à ce sujet M. Chauvet, Des théories de l’Entendement humain dans l’antiquité, p. 337. Voy. aussi l’extrait du traité De l’âme d’Aristote, qui est cité dans les Notes, p. 338-340.

  1. Les § XXVI-XXX sont un commentaire du livre II de l’Ennéade V (De la Génération et de l’Ordre des choses qui sont après le Premier).