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DEUXIÈME ENNÉADE, LIVRE IX.

La Sagesse [Achamoth] est l’Image, la Conception de l’Âme, [l’Enthymesis de Sophia][1]. Elle a failli [par ignorance][2] ; elle est descendue ici-bas [dans les ténèbres du Cénôme], et s’est repentie[3]. Elle a créé [les germes pneumatiques] par audace[4] [en contemplant les anges qui escortaient Jésus], par imagination [en concevant les germes pneumatiques à l’image des anges][5].

En illuminant la matière, la Sagesse [Achamoth] a produit des images psychiques [le Démiurge et les âmes qui doivent leur matière à la conversion d’Achamoth, et leur forme, à sa puissance créatrice][6].

Elle n’a pas fait le monde en même temps qu’elle a illuminé les ténèbres, mais elle a attendu la génération des images psychiques [parce que c’était le Roi des psychiques, le Démiurge, qui devait lui servir d’instrument pour former les autres êtres][7].

Elle a créé le monde en vertu d’une conception, elle a illuminé les ténèbres après avoir conçu la Raison du monde [après avoir reçu de Jésus la forme de la science, c’est-à-dire la connaissance du Plérôme à l’image duquel elle a fait le monde][8]. Il en résulte qu’elle a fait toutes choses en l’honneur des Éons[9] (et non pour être honorée, comme Plotin le dit par erreur, p. 267, 289).

Pour détruire le monde, elle attend les âmes individuelles [elle attend que les esprits soient arrivés à la perfection][10].

7. Démiurge.

Le Démiurge[11], selon Plotin, est l’image d’une image [est le fils d’Achamoth, qui est elle-même l’Enthymesis de Sophia][12] ; il est composé de matière et d’une image [d’une essence psychique et d’une forme qu’il a reçues d’Achamoth][13] ; il est une Âme composée d’éléments [en ce sens qu’il contient les principes des êtres dont il est le formateur,

  1. Voy. p. 288, 289, 506 de ce volume.
  2. Ibid., p. 266, 509.
  3. Ibid., p. 267, 287, 509-510.
  4. Ibid., p. 289. Les disciples de Marcus donnaient à Achamoth l’épithète d’audacieuse, p. 520.
  5. Ibid., p. 289, 513. Plotin ajoute (p. 289) que l’Âme a créé par orgueil. Ceci ne se rapporte pas à Achamoth, mais à Sophia qui a péché par orgueil en voulant contempler Bythos, p. 506.
  6. Ibid., p. 289, 290, 514.
  7. Ibid., p. 289, 515.
  8. Ibid., p. 267, 289-291, 513, 515. C’est pour cela que Plotin, p. 308, dit que l’Âme a acquis quelque chose avec le temps.
  9. Ibid., p. 515.
  10. Ibid., p. 267, 518.
  11. Le Démiurge de Plotin est l’Intelligence. Le Démiurge de Valentin correspond à la Puissance végétative et génératrice de l’Âme, comme nous l’avons dit plus haut.
  12. Voy. p. 288, 290, de ce volume.
  13. Ibid., p. 289, 514-515.