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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

« Les Gnostiques admettent que Dieu s’occupe des hommes. Comment donc peut-il [comme ils le prétendent] négliger le monde qui le contient ? etc. » (§ 9, p. 284.)

« Comment peut-il être pieux de prétendre que la Providence divine ne s’étend pas aux choses sensibles ou du moins ne s’occupe pas de quelques-unes d’entre elles ? Les Gnostiques prétendent que la Providence divine ne s’occupe que d’eux-mêmes [en leur qualité de pneumatiques], etc. » (§ 16, p. 302.)

5. Sophia supérieure.

Plotin ne dit rien qui s’applique spécialement à Sophia supérieure si ce n’est dans le § 10, p. 287, où il l’appelle l’Âme, quoique ce soit réellement Achamoth ou Sophia inférieure qui, dans le système de Valentin, remplisse les fonctions de l’Âme universelle.

On peut résumer ainsi le rôle que Plotin attribue à Sophia supérieure :

L’Âme [Sophia supérieure] a incliné vers les choses d’ici-bas sans cependant y descendre. Elle a illuminé les ténèbres [en s’étendant au point de s’exposer à être anéantie] et de cette illumination est née dans la matière une image [Achamoth, image de Sophia supérieure].

Tout ce que Plotin ajoute sur l’Âme se rapporte exclusivement à Achamoth, qu’il confond presque partout avec Sophia supérieure. Il dit même, ce qui est vrai, que certains Gnostiques ne faisaient qu’une seule hypostase de Sophia supérieure et d’Achamoth.

6. Sophia inférieure ou Achamoth.

Il y a beaucoup de confusion dans ce que Plotin dit sur Sophia inférieure ou Achamoth, qu’il appelle une certaine Sagesse et qu’il compare à la Puissance végétative et génératrice de l’Âme (§ 10-12, p. 287-292). Pour être exact, il aurait dû comparer Achamoth à la Puissance principale de l’Âme, et le Démiurge à la Puissance végétative et génératrice. Il faut donc rapporter à Achamoth tout ce que Plotin dit de l’Âme créatrice, de l’Intelligence discursive, et que nous n’avons pas plus haut attribué à Sophia supérieure.

Voici comment il faut interpréter l’exposition de Plotin pour la rendre conforme à ce que saint Irénée dit de la doctrine de Valentin :