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DEUXIÈME ENNÉADE, LIVRE IX.


LIVRE NEUVIÈME.


CONTRE LES GNOSTIQUES.
§ I. OBSERVATIONS GÉNÉRALES.

Ce livre est le trente-troisième dans l’ordre chronologique. Il a été traduit en anglais par Taylor : Select Works of Plotinus, p. 64. M. Barthélemy Saint-Hilaire a traduit en français les § 9, 18 (De l’École d’Alexandrie, p. 204-211).

Dans le § 24 de la Vie de Plotin (p. 30), Porphyre cite ce livre sous ce titre : Contre ceux qui disent que le Démiurge est mauvais ainsi que le monde même. Dans le § 16 (p. 17), il nous apprend que c’est lui-même qui a donné à ce livre l’autre titre qui est mentionné dans le § 5 (p. 7) : Contre les Gnostiques[1]. Les deux titres sont parfaitement d’accord comme nous l’ayons déjà dit (p. 254, note 1) : car la plupart des Gnostiques, préoccupés d’expliquer l’origine du mal, enseignaient que la création du monde était le résultat d’une chute[2], et regardaient le Démiurge comme un être ignorant et imparfait[3]. Porphyre donne d’ailleurs dans le § 16 (p. 17), des explications qui ne laissent point de doute à ce sujet et que nous allons reproduire ici.

« Il y avait dans ce temps-là beaucoup de Chrétiens. Parmi eux se trouvaient des Sectaires (αἰρετιϰοὶ) qui s’écartaient de l’ancienne philosophie[4] : tels étaient Adelphius et Aquilinus. Ils avaient la plupart des ouvrages d’Alexandre de Libye, de Philocomus, de Démostrate et de Lydus. Ils montraient les Révélations de Zoroas-

  1. Ce titre est analogue à celui de l’ouvrage de saint Irénée : Λόγοι πέντε ἐλέγϰου ϰαὶ ἀνατροπῆς τῆς πσευδωνύμου Γνώσεως ἢ ϰατὰ Αἰρέσεων. Voy. encore p. 286, note 2.
  2. Selon les Gnostiques, dit saint Irénée (II, 3), le monde est le fruit du péché et la production de l’ignorance. »
  3. Voy. p. 302, note 1.
  4. M. Matter cite cette phrase dans son Histoire du Gnosticisme (t. III, p. 169), et croit que par l’ancienne philosophie Porphyre entend les doctrines de l’Orient. Nous ne saurions adopter cette interprétation. Le passage de Porphyre que nous traduisons ici n’est que l’abrégé du § 6 du livre ix de l’Ennéade II, où Plotin dit, en parlant des Gnostiques (p. 271) : « C’est faute d’avoir compris l’ancienne philosophie des Grecs qu’ils imaginent de