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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

Quant à la pensée de Plotin, elle peut s’interpréter ainsi en résumant les considérations qui précèdent :

L’âme humaine descend dans le corps quand l’organisation en est déjà ébauchée par la triple action des parents, des astres ainsi que des autres circonstances extérieures, enfin de l’Âme universelle. Elle ne contribue donc que pour peu de chose à la formation des membres du développement desquels dépend l’exercice de la vie végétative.

Les astres nous donnent l’âme végétative en ce sens seulement qu’ils concourent à notre génération et qu’ils contribuent à déterminer la nature et les qualités de notre corps. Par là ils nous amènent d’abord à exercer notre puissance végétative, puis ils exercent une certaine influence sur les mœurs, sur les actions et les passions de l’âme végétative, en tant que ces mœurs, ces actions et ces passions dépendent de la complexion de notre corps.

§ IV. MENTIONS ET CITATIONS QUI ONT ÉTÉ FAITES DE CE LIVRE.

Parmi les auteurs anciens celui qui a fait le plus d’emprunts à Plotin est Macrobe, que nous avons déjà cité à ce sujet p. 459-462. Il a reproduit les idées de Plotin sur le gouvernement du monde par l’Âme universelle dans le passage suivant de son Commentaire sur le Songe de Scipion (1, 14) :

« Anima ergo creans condensque corpora (nam ideo ab anima natura incipit, quam sapientes de Deo et mente νοῦν nominant), ex illo mero ac purissimo fonte mentis, quem nascendo de originis suæ hauserat copia, corpora illa divina vel supera, cœli dico et siderum, quæ prima condebat, animavit ; divinæque mentes omnibus corporibus, quæ in formam teretem, id est in sphæræ modum, formabantur, infusæ sunt[1] ; et hoc est quod, quum de stellis loqueretur, ait : « Quæ divinis animatas mentibus. » In inferiora vero ac terrena degenerans fragilitatem corporum caducorum deprehendit meram divinitatem mentis sustinere non posse ; imo partem ejus vix solis humanis corporibus convenire, quia et sola videntur erecta, tanquam ad supera ab imis recedant, et sola cœlum facile tanquam semper erecta suspiciunt ; solisque inest vel in capite sphæræ similitudo, quam formam diximus solam mentis capacem. Soli ergo homini rationem, id est vim mentis, in-

  1. Voy. Enn. II, liv. iii, § 9, p. 180.