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DEUXIÈME ENNÉADE, LIVRE III.

de l’univers et portaient le titre de dieux conseillers. Enfin, au-dessus des planètes, désignées sous le nom de dieux interprètes, étaient le soleil et la lune : le soleil, représentant la principe mâle ou actif, et la lune, le principe femelle ou passif. Tels sont les détails que donnent sur ces croyances astrologiques Diodore de Sicile (liv. II) et Sextus Empiricus (Contre les Mathématiciens) liv. V, p. 111, édit. de Genève). Voy. M. Frank, Dictionnaire des Sciences philosophiques, tome I, Sagesse des Chaldéens.

M. Ravaisson (Essai sur la Métaphysique d’Aristote, t. II, p. 319) pense que l’influence du Stoïcisme contribua au crédit dont l’Astrologie judiciaire jouissait au temps de Plotin : « Dans la philosophie Stoïcienne et dans la croyance des temps où elle s’était développée, Dieu ne faisait qu’un avec la nature. Considérée d’abord par Zénon comme la force qui pénètre et vivifie le monde, la cause première avait dû de plus en plus, par un progrès nécessaire, se confondre avec les phénomènes mêmes dont le monde est composé. Dieu s’était enfin réduit au ciel, aux astres, au soleil, et le gouvernement divin au cours fatal des corps célestes. Aussi, sous la double influence du Stoïcisme et des Chaldéens, auxquels les rapports établis par la conquête d’Alexandre entre Babylone et la Grèce avaient ouvert l’Occident, la foi dans l’astrologie judiciaire avait fait des progrès immenses, malgré la résistance des Péripatéticiens et des Épicuriens ; Il semblait qu’elle dût devenir enfin la religion universelle. »

Ces considérations expliquent pourquoi Plotin, dans la seconde partie de ce livre, discute les idées professées par les Stoïciens sur la Providence et la Fatalité, comme nous l’avons démontré par les citations placées au bas des pages 172, 173, 174, 176, 182, 183, 188, 189.

Pour terminer ce paragraphe, nous indiquerons les principaux auteurs qu’on peut consulter sur le sujet que nous venons de traiter.

Parmi les auteurs anciens qui ont écrit sur l’astrologie judiciaire et que Plotin s’est proposé de réfuter, le plus important est Ptolémée, auteur du Tétrabiblon, ouvrage auquel Porphyre a fait une Introduction.

Les philosophes les plus célèbres qui ont combattu l’astrologie judiciaire, sont,

Avant Plotin :

Cicéron : De Divinatione, liv. II, 42-47 ; De Fato, 4 ;

Favorinus, Discours contre les Astrologues (cité par Aulu-Gelle, Nuits attiques, liv. XIV, 10) ;