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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

Et Plotinus quidem, in libro qui inscribitur Si faciunt astra, pronuntiat nihil vi potestate eorum hominibus evenire ; sed ea quæ decreti necessitas in singulos sancit, ita per horum septem transitum statione recessuve monstrari, ut aves seu prætervolando, seu stando, futara pennis vel voce significant nescientes. Sic quoque tamen jure vocabitur hic salutaris, ille terribilis, quam per hunc prospera, per illum significentur incommoda. »

Aspects. Nous avons expliqué p. 167, note 3, ce que les astrologues entendaient par aspect. Ce que Plotin dit à ce sujet (§ 1-6, p. 166-174) est assez clair pour n’avoir pas besoin d’un nouveau commentaire.

Étoiles fixes. Les étoiles fixes concouraient à cette influence mêlée que tous les astres exerçaient ensemble, selon les astrologues, comme le dit Plotin, § 1, p. 167 ; § 12, p. 182. (Voy. aussi le passage de Sénèque cité dans la note 2 de cette page.)

Les idées que nous venons d’exposer et que Plotin combat dans ce livre paraissent avoir pris naissance chez les Chaldéens. Une des fonctions de leurs prêtres était d’observer les signes du zodiaque et tous les corps célestes, afin de leur arracher le secret de l’avenir. À cet effet, on avait assigné à chaque astre ses attributions, son influence bonne ou mauvaise, et une part déterminée dans le gouvernement des choses de la terre. Ainsi Jupiter et Vénus, autrement appelés Bélus et Mylitta, passaient pour bienfaisants ; Saturne et Mars pour malfaisants ; Mercure, que l’on suppose être le même que Nébo, était tantôt l’un, tantôt l’autre, selon la position qu’il occupait dans le ciel. Parmi les signes du zodiaque, les uns représentaient les sexes, les autres le mouvement et le repos, ceux-ci les différentes parties du corps, ceux-là les différents accidents de la vie, et, se divisant pour se subdiviser encore à l’infini, ils formaient comme une langue[1] mystérieuse, mais complète, dans laquelle le ciel nous annonce nos destinées. Outre les douze signes du zodiaque, les Chaldéens reconnaissaient encore des étoiles très-influentes au nombre de vingt-quatre, dont douze occupaient la partie supérieure, et douze la partie inférieure du monde, en considérant la terre comme le milieu. Les premières étaient préposées aux destinées des vivants, les autres étaient chargées de juger les morts. Les cinq planètes avaient aussi sous leur direction trente astres secondaires qui, voyageant alternativement d’un hémisphère à l’autre, leur annonçaient ce qui se passait dans toute l’étendue

  1. Voy. Enn. II, liv. iii, § 7, p. 174-175.