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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

dans l’animal, ou de détruire tous les organes, et de priver l’âme de tout son corps organique et des restes ineffaçables de toutes les traces précédentes. Mais la facilité qu’on a eue de quitter l’ancienne doctrine des corps subtils joints aux anges (qu’on confondait avec la corporalité des anges mêmes), et l’introduction de prétendues intelligences séparées dans les créatures (à quoi celles qui font rouler les cieux d’Aristote ont contribué beaucoup), et enfin l’opinion mal entendue où l’on a été que l’on ne pouvait conserver les âmes des bêtes sans tomber dans la métempsycose, ont fait, à mon avis, qu’on a négligé la manière naturelle d’expliquer la conservation de l’âme. » (Nouveaux Essais, Avant-propos.)

Enfin, Ch. Bonnet, adoptant et étendant les idées de Leibnitz, va jusqu’à donner un pareil corps à l’animal :

« Le petit corps organique et indestructible, vrai siége de l’âme et logé dès le commencement dans le corps grossier et destructible, conservera l’animal et la personnalité de l’animal. Ce petit corps organique peut contenir une multitude d’organes qui ne sont point destinés à se développer dans l’état présent et qui pourront se développer lorsqu’il aura subi cette nouvelle révolution à laquelle il paraît appelé. » (Palingénésie philosophique, 1re part., chap. 1.)

En outre, dans le chap. 4 de la même partie, il traite ex professo du corps éthéré de l’animal et s’exprime ainsi :

« Un philosophe n’a pas de peine à comprendre que Dieu a pu créer des machines organiques que le feu ne saurait détruire, et si ce philosophe suppose que ces machines sont construites avec les éléments d’une matière éthérée ou de quelque autre matière analogue, il aura plus de facilité encore à concevoir la conservation de semblables machines. »