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DEUXIÈME ENNÉADE, LIVRE I.

toute sorte de corps, que leurs dieux abandonnent donc les globes célestes ; que Jupiter quitte le ciel et la terre ; ou, s’il ne peut s’en séparer, qu’il soit réputé misérable. Mais nos philosophes reculent devant cette alternative : ils n’osent point dire que leurs dieux quittent leur corps, de peur de paraître adorer des divinités mortelles, et ils ne veulent pas les priver de la félicité, de crainte d’avouer que des dieux sont misérables. » (Cité de Dieu, XIII, 17, t. III, p. 25 de la trad. de M. Saisset).

Macrobe, dans son Commentaire sur le Songe de Scipion (II, 12), cite ce livre dans les termes suivants :

« Denique et Plotinus alio in loco, quum de corporum assumptione dissereret, et hoc dissolvi pronuntiaret quiquid effluit, objecit sibi : Cur ergo elementa, quorum fluxus in aperto est, non similiter aliquando solvuntur ? et breviter tantæ objectioni valideque respondit : ideo clemente, licet fluant, nunquam tamen solvi, quia non foras effluunt ; a ceteris enim corporibus quod effluit recedit, elementorum fluxus nunquam ab ipsis recedit elementis[1]. »

Macrobe a encore dans un autre passage du même ouvrage (II, 13) reproduit les idées de Plotin, mais sans nommer cette fois notre auteur :

« Sciendum est quod duobus modis immortalitas intelligitur. Aut enim ideo est immortale quid, quia per se non est capax mortis, aut quia procuratione alterius a morte defenditur. Ex his prior modus ad animas, secundus ad mundi immortalitatem refertur. Illa enim suapte natura a conditione mortis aliena est ; mundus vero animæ beneficio in hac vilae perpetuitate retinetur[2]. »

Proclus[3], dans son Commentaire sur le Timée (p. 166), cite le § 2 de ce livre de Plotin : « Les choses célestes sont immuables, comme l’ont dit parmi les philosophes anciens Proclus de Mallos [philosophe stoïcien] et Philonide, et parmi les modernes tous les Platoniciens depuis Plotin. »

Proclus mentionne encore ce livre de Plotin à la page 73 du même traité.

Simplicius cite le § 2 de Plotin dans son Commentaire sur le traité Du Ciel (p. 3, 5, 26) ; il y dit à la page 3 :

« Plotin mentionne ces hypothèses dans son livre Du monde :

  1. Voy. Enn. II, liv. i, § 2, p. 145-146.
  2. Voy. ibid., § 3-4, p. 146-149.
  3. Pour les idées de Proclus sur le Ciel et l’Univers en général, Voy. M. Berger, Exposition de la Doctrine de Proclus, p. 69-76.