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PREMIÈRE ENNÉADE, LIVRE IX.

timenda est, nec contra ordinem cogenda naturæ. Ex his quæ Platonem, quæque Plotinum de voluntaria morte pronuntiasse retulimus, nihil in verbis Ciceronis, quibus hanc prohibet, remanebit obscurum. »

Dans ce morceau, Macrobe ne se borne pas à traduire Plotin : il développe ses pensées par des emprunts qu’il fait soit au Phédon de Platon[1], soit à d’autres livres de Plotin lui-même, comme nous l’avons indiqué dans les notes des pages 440, 441.

Olympiodore, dans son Commentaire sur le Phédon (p. 6), cite le livre de Plotin en l’intitulant : Du Suicide raisonnable. Ce livre de Plotin a encore été cité par David l’Arménien. Voici ce qu’il dit dans son Commentaire sur les cinq Voix de Porphyre (Manuscrits de la bibliothèque impériale de Paris, n° 1939, fol. 117) :

Ὁ μέντοι Πλωτῖνος περὶ εὐλόγου ἐξαγωγῆς γράφων... μὴ ἀμελεῖν λέγων πάντη τοῦ σώματος δι’ ἐπιμελείαν ψυχῆς, ἀλλὰ τὴν προσήϰουσαν αὐτοῦ ποιεῖσθαι πρόνοιαν, ἔως οὖ ἑϰεῖνο ἀνεπιτήδειον γενόμενον διαστήσοι ἑαυτὸ τῆς πρὸς τὴν ψυχὴν ϰοινωνας• ἄτοπον γὰρ τὸ πρὸ ϰαιροῦ έξάγειν ἑαυτόν.

Enfin Jean de Salisbury fait allusion à l’opinion de Plotin dans les termes suivants :

«...Licet et in eo [Cato] erraverit, quod auctoritate propria vitæ munus abjecit. Quod non modo fidelium institutis, sed constitutionibus gentium et sapientissimorum edictis constat esse prohibitum. Veteres quidem philosophiæ principes, Pythagoras et Plotinus, prohibitionis hujus non tam auctores sunt quam præcones, omnino illicitum esse dicentes, quempiam militiæ servientem a præsidio et commissa sibi statione discedere contra ducis vel principis jussionem. Plane eleganti exemplo usi sunt, eo quod militia est vita hominis super terram. » (Policraticus, II, 27.)

Nous ne mentionnons pas des écrivains plus récents qui ont pris le suicide pour texte d’éloquentes dissertations et dont les paroles sont présentes à toutes les mémoires.


  1. Voy. les citations du Phédon qui se trouvent plus haut, p. 381-383, et p. 439-440.