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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

l’empreinte du sceau divin. Cette forme assiste à l’acte dont nous venons de parler, et si l’œil pouvait voir ce qui se passe alors, on apercevrait au-dessus de sa tête une image tout à fait semblable à un visage humain, et cette image est le modèle d’après lequel nous sommes procréés. Tant qu’elle n’est pas descendue ici-bas, envoyée par le Seigneur, et qu’elle ne s’est pas arrêtée au-dessus de notre tête, la procréation n’a pas lieu ; car il est écrit : Et Dieu créa l’homme à son image. C’est elle qui nous reçoit la première à notre arrivée dans ce monde ; c’est elle qui se développe avec nous quand nous grandissons, et c’est avec elle encore que nous quittons la terre. Son origine est dans le ciel. Au moment où les âmes sont sur le point de quitter leur céleste séjour, chaque âme paraît devant le roi suprême revêtue d’une forme sublime, où sont gravés les traits sous lesquels elle doit se montrer ici-bas. Eh bien ! l’image dont nous parlons émane de cette forme sublime ; elle vient la troisième après l’âme, elle nous précède sur la terre et attend notre arrivée depuis l’instant de la conception ; elle est toujours présente à l’acte de l’union conjugale. » Chez les kabbalistes modernes, cette image est appelée le principe individuel.

Enfin, sous le nom d’esprit vital, quelques-uns ont introduit dans la psychologie kabbalistique un cinquième principe, dont le siége est dans le cœur, qui préside à la combinaison et à l’organisation des éléments matériels, et qui se distingue entièrement du principe de la vie animale (nephesch), de la vie des sens, comme, chez Aristote et les philosophes scolastiques, l’âme végétative se distinguait de l’âme sensitive... Mais, à vrai dire, ces deux derniers éléments ne comptent pour rien dans notre existence spirituelle renfermée tout entière dans l’union intime de l’âme et de l’esprit.

La psychologie kabbalistique a une grande ressemblance avec celle des Parses, telle qu’on la trouve enseignée dans un recueil de traditions fort anciennes, reproduit en grande partie par Anquetil-Duperron, dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions (t. XXXVII, p. 646-648)... Le type individuel sera reconnu sans peine dans le Ferouër qui, après avoir existé pur et isolé dans le ciel, est obligé de se réunir au corps. Le principe vital, nous le retrouvons d’une manière non moins évidente dans le Djan, dont le rôle est de conserver les forces du corps et d’entretenir l’harmonie dans toutes ses parties. Ainsi que la ’Haïah des Hébreux, il ne participe pas au mal dont l’homme se rend coupable ; il n’est qu’une sorte de vapeur légère qui s’élève du cœur et doit, après la mort, se confondre avec la terre. L’Akko est au contraire le prin-