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PREMIÈRE ENNÉADE, LIVRE I.

liv. iv, § 28), qui est appelée aussi la raison séminale, σπερματιϰὸς λόγος, la raison génératrice, γεννητιϰὸς λόγος (t. I, p. 101, 181-190, 197, 240), et la nature, φύσις (t. I, p. 45, 191, 221 ; Enn. IV, liv. iv, § 13-14) ;

La passivité, ἕξις παθητιϰή, ou sensibilité extérieure, à laquelle se rapportent les passions éprouvées par l’animal, les impressions produites sur les organes par les objets extérieurs, ainsi que les plaisirs et les douleurs qui en résultent (t. I, p. 36-42, 46-50, 178, 187 ; Enn. IV, liv. iv, § 18, 19). — Plotin distingue deux espèces de sensibilité (la sensibilité extérieure qui appartient à l’âme irraisonnable, et la sensibilité intérieure qui appartient à l’âme raisonnable), parce que, dans son système, la sensation comprend deux éléments : 1° la sensation extérieure, ἡ αἴσθησις ἡ ἔξω, qui consiste dans la passion, πάθος, ou l’impression sensible, τύπος, produite par l’action de l’objet extérieur sur l’organe ; 2° la sensation qui appartient à l’âme raisonnable, ἡ αἴσθησις τῆς ψυχῆς, et qui consiste dans la perception, ἀντίληψις, des passions et des impressions sensibles, dans l’intuition impassible d’images, de formes qui sont déjà intelligibles[1] (t. I, p. 43 ; Enn. IV, liv. iii, § 23-26, liv. iv, § 18-21, liv. v, § 1-8, liv. VI, liv. viii, § 8) ;

L’imagination sensible[2] qui suit la sensation et qui est la représentation sensible, φαντασία (Enn. IV, liv. iii, § 29 ; liv. iv, § 20) ;

L’appétit, τὸ ὀρεϰτιϰόν : il comprend l’appétit concupiscible, τὸ ἐπιθυμητιϰόν, et l’appétit irascible, τὸ θυμιϰόν, τὸ θυμοειδές[3] (t. I, p. 35-42 ; Enn. IV, liv. iii, § 33 ; liv. iv, § 20, 21, 28).

2. Âme raisonnable.

L’Âme raisonnable a pour facultés :

La raison discursive ou le raisonnement, τὸ διανοητιϰόν, διάνοια, τὸ λογιζόμενον, λογισμός, faculté complexe qui constitue notre essence. Elle correspond à ce que nous appelons aujourd’hui l’entendement ; elle s’exerce sur les données de l’intelligence et sur celles des sens[4] (t. I, p. 36, 43-48 ; Enn. III, liv. vi, § 2-6, Enn. IV, liv. iii, § 18, liv. IV, § 12 ; Enn. V, liv. iii, § 3-6) ;

L’opinion, δόξα (t. I, p. 38, 43, 45, 138), qui apprécie les sensations et les choses sensibles[5] (Enn. V, liv. ix, § 7) ;

La sensibilité intérieure, ἡ αἰσθητιϰή ἡ ἔνδον δύναμις, qui perçoit

  1. Voy. p. 333. Dans cette distinction des deux éléments de la sensation, Plotin s’est inspiré du Timée de Platon, p. 64.
  2. Il y a deux imaginations, δύο τὰ φανταστιϰά, comme il y a deux sensibilités. Voy. p. 338-341.
  3. Voy. p. 336.
  4. Voy. p. 326-328, 341.
  5. Voy. p. 337.