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LIVRE HUITIÈME.

soit qu’il dépasse même des deux côtés l’étendue de l’œil, comment dans ce cas expliquera-t-on que l’objet paraît plus petit qu’il n’est réellement quoiqu’il remplisse toute l’étendue de l’œil ? Qu’on regarde le ciel, on reconnaîtra facilement la vérité de notre assertion. On ne peut pas d’un seul coup d’œil voir tout l’hémisphère : le regard ne saurait s’étendre assez pour embrasser un si grand espace. Accordons cependant que cela soit possible, que l’œil tout entier embrasse tout l’hémisphère : comme la grandeur réelle du ciel est plus vaste que sa grandeur apparente, comment expliquera-t-on par la diminution de l’angle visuel la petitesse de la grandeur apparente du ciel, si l’on admet que c’est la diminution de l’angle visuel qui nous fait paraître plus petits les objets éloignés ?