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LIVRE SEPTIÈME.

renferme toutes les qualités. Or, si cette raison n’est nullement une définition de l’essence, si elle est la raison productrice (λόγος ποιῶν)[1] de l’objet, elle ne doit pas renfermer de matière. Elle est la raison qui s’applique à la matière et qui, par sa présence, y produit le corps. Le corps est la matière avec la raison qui y est présente (εἶναι τὸ σῶμα ὕλην ϰαὶ λόγον ἐνόντα. Cette raison, étant une forme, peut être considérée comme séparée de la matière, lors même qu’elle en serait tout à fait inséparable. En effet, la raison séparée [de la matière] et résidant dans l’Intelligence est différente [de la raison unie à la matière] : la raison qui est dans l’Intelligence est l’Intelligence même. Mais ce sujet a été déjà traité ailleurs[2].


  1. Voy. p. 240, note 2.
  2. Voy. Enn. VI, liv. vii, De la multitude des idées. La raison qui réside dans l’Intelligence est l’idée, la forme intelligible, considérée comme essence et puissance tout à la fois, ainsi que nous l’avons déjà dit p. 197, note 1.