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DEUXIÈME ENNÉADE.

semble bonne à notre égard : car la puissance de cette planète, plus ignée que l’autre [Saturne], est alors suffisante par elle-même.

Au reste, les corps des êtres animés qui se meuvent dans le ciel peuvent être plus chauds les uns que les autres ; aucun d’eux n’est froid ; le lieu même où ils sont en témoigne assez. L’astre qu’on nomme Jupiter est convenablement mélangé de feu. Il en est de même de Lucifer [Vénus]. Aussi paraissent-ils être en harmonie. Quant à ce qui regarde la planète qu’on nomme ignée, πυρόεις [Mars], elle concourt au mélange [à l’action générale des astres]. Pour Saturne, il en est autrement, parce qu’il est éloigné. Mercure est indifférent, dit-on, parce qu’il s’assimile facilement à tous[1].

Toutes ces planètes concourent à former le Tout (τὸ ὄλον) ; elles sont donc entre elles dans un rapport convenable pour le Tout, comme les organes d’un animal sont faits pour l’ensemble qu’ils constituent[2]. Considérez en effet une partie du corps ; la bile, par exemple : elle sert à tout l’animal et à l’organe qui la contient, parce qu’il était né-

    tance, parce que le texte grec n’offre aucune espèce de sens. Tout ce passage est fort altéré, comme Ficin en avertit le lecteur : « Inter hæc expedit admonere multas in grœco codice clausulas videri transpositas, verbaque sœpius permutata : hæc equidem pro viribus emendavi, vatis potius quam interpretis officio functus. » Toute la fin du § 5, depuis : D’ailleurs cette obscurité de la lune, etc., manque ici dans les mss. et est reportée § 10.

  1. Voy. la Note sur ce livre, à la fin du volume.
  2. Cicéron expose ainsi les idées des Stoïciens sur ce sujet : « Quarum (stellarum errantium) tantus est concentus ex dissimillimis motibus, ut, quum summa Saturni refrigeret, media Martis incendat, bis interjecta Jovis illustret et temperet, infraque Martem duæ Soli obediant, ipse Sol mundum omnem sua luce compleat, ab eoque Luna illuminata graviditates et partus afferat, maturitatesque gignendi. Quæ copulatio rerum et quasi consentiens ad mundi incolumitatem coagmentatio naturœ, quem non movet ; hunc horum nihil unquam reputavisse certe scio. » (De natura Deorum, II, 46 ).