Page:Plotin - Ennéades, t. I.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LIVRE TROISIÈME.
DE L’INFLUENCE DES ASTRES[1].

I. Nous avons déjà dit ailleurs[2] que le cours des astres indique (σημαίνει) ce qui doit arriver à chaque être, mais qu’il ne produit pas tout (οὐ πάντα ποιεῖ), comme beaucoup de personnes le pensent. Aux raisons que nous avons déjà données à l’appui de notre assertion, nous allons joindre des preuves plus précises et de nouveaux développements ; car l’opinion qu’on a sur cette question n’est pas sans importance.

Il est des gens qui prétendent que les planètes par leurs mouvements produisent non-seulement la pauvreté et la richesse, la santé et la maladie, mais encore la beauté ou la laideur, bien plus, les vices et les vertus. Selon eux, ces astres à chaque instant, comme s’ils étaient irrités contre les hommes, leur font faire des actes dans lesquels ceux-ci n’ont rien à se reprocher, puisque c’est par l’influence des planètes qu’ils sont portés à ces actes. On ajoute que, si

  1. Par le sujet qui y est traité, ce livre est étroitement lié aux livres Du Destin et De la Providence (Enn. III, liv.  i, ii, iii). Plotin commence par réfuter la doctrine des astrologues ; ensuite il combat ou développe les idées des Stoïciens sur la Providence et la Fatalité ; il est amené à cette discussion par l’examen de l’influence que la plupart de ces philosophes attribuaient aux astres.

    Pour les autres Remarques générales, Voy. la Note sur ce livre, à la fin du volume.

  2. Voy. Enn. III, liv. i, § 5, 6, et liv. iii, § 6 ; Enn. IV, liv. iv, § 30-44. Ces livres avaient été composés avant celui-ci