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DEUXIÈME ENNÉADE.

reste et fait tourner la sphère. Il en est de même de notre corps : quand notre âme entre en mouvement, comme dans la joie, dans l’attente du bien, quoique ce soit un mouvement d’une espèce fort différente de celui qui est propre au corps, il se produit un mouvement local dans ce dernier. Ainsi, là haut, l’Âme universelle, en s’approchant du Bien et en devenant plus sensible [à son approche], se meut vers le Bien et imprime au corps le mouvement qui lui est naturel, le mouvement local. La puissance sensitive, recevant elle-même d’en haut son bien, et goûtant les jouissances que comporte sa nature, poursuit le Bien, et, comme le Bien est présent partout, elle se porte partout. Il en est de même de l’Intelligence : elle est tout à la fois en repos et en mouvement, car elle se replie sur elle-même. De même, l’univers se meut circulairement et en même temps reste en repos.


    « Dieu donna au monde la figure qui lui était convenable et qui était conforme à sa nature. Or, pour l’animal qui doit comprendre en lui-même tous les animaux, la figure convenable semble bien être celle qui renferme en elle-même toutes les figures quelconques. Il l’a donc arrondi sphériquement et lui a donné la forme orbiculaire... Il lui assigna le mouvement propre à sa forme, celui des sept mouvements [à gauche, à droite, en haut, en bas, en avant, en arrière, le mouvement de rotation sur soi-même] qui est le plus en rapport avec l’intelligence et la pensée. Ainsi donc il le fit se mouvoir uniformément, circulairement, sans changer de place, en tournant sur lui-même. »