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PREMIÈRE ENNÉADE.

Peut-être aussi, en certaines circonstances, l’homme vertueux se servira-t-il dans ses actions de quelques-unes des vertus inférieures [des vertus civiles] ; mais [alors même], s’élevant à des vertus d’un ordre supérieur, il se créera d’après elles d’autres règles. Par exemple, il ne fera pas consister la tempérance seulement à être modéré, mais il cherchera à se séparer de plus en plus de la matière ; il ne se contentera pas de mener la vie de l’homme de bien, telle que l’exige la vertu civile : il aspirera plus haut encore, il aspirera à la vie des dieux. C’est à eux, et non pas seulement aux hommes de bien, qu’il faut devenir semblable. Chercher seulement à devenir semblable aux hommes de bien, ce serait faire une image en se bornant à la rendre semblable à une autre image qui aurait été faite d’après le même modèle. L’assimilation que nous prescrivons ici consiste à prendre pour modèle un être supérieur.