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VIE DE PLOTIN

gnent présentement à Rome ; les Stoïciens Thémistocle, Phébion, ainsi qu’Annius et Médius, qui étaient célèbres il n’y a pas longtemps, et le Péripatéticien Héliodore d’Alexandrie. Quant à ceux qui n’ont pas jugé à propos d’écrire, il faut placer parmi eux Ammonius [Saccas] et Origène[1], Platoniciens, avec lesquels nous avons beaucoup vécu et qui excellaient entre tous les philosophes de leur temps, Théodote et Eubulus, qui professèrent à Athènes. Si quelques-uns d’eux ont écrit, comme Origène qui a composé un traité Des Démons, Eubulus, des Commentaires sur le Philèbe, sur le Gorgias, des Remarques sur ce qu’Aristote a écrit contre la République de Platon, ces ouvrages ne sont pas assez considérables pour que leurs auteurs puissent être mis au rang de ceux qui ont traité de la philosophie : car ce n’est que par occasion qu’ils ont composé ces petits ouvrages, et ils n’ont pas fait leur principale occupation d’écrire. Les Stoïciens Herminus, Lysimaque[2], Athénée et Musonius[3], qui ont vécu à Athènes ; les Péripatéticiens Ammonius et Ptolémée, les plus instruits entre tous ceux qui ont vécu de leur temps, surtout Ammonius, dont nul n’a approché sous le rapport de l’érudition, tous ces philosophes n’ont fait aucun ouvrage sérieux ; ils se sont contentés de composer des poëmes ou des discours du genre démonstratif, qui ont été conservés malgré eux : car je ne crois pas qu’ils eussent voulu être connus de la postérité simplement par de si petits livres, puisqu’ils avaient négligé de nous faire connaître leur doctrine dans des ouvrages plus sérieux. De ceux qui ont écrit, les uns n’ont fait que recueillir ou transcrire ce que les anciens nous ont laissé : de ce nombre sont Euclide, Démocrite et Proclinus ; les autres, se contentant de rappeler quelques détails extraits d’anciennes histoires, ont essayé de composer des livres avec les mêmes matériaux que leurs devanciers : c’est ce qu’ont fait Annius, Médius et Phébion ; ce dernier a cherché à se rendre recommandable plutôt par le style que par la pensée. On peut ajouter à ceux-ci Héliodore, qui n’a rien mis dans ses écrits que ce qui avait été dit par les anciens, sans y ajou-

  1. Voy. § 3.
  2. Voy. § 3.
  3. On a des fragments des Mémorables de Musonius rédigés en grec par Claudios Pollio.