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PAR PORPHYRE.

lois de l’astronomie, mais ce ne fut pas en mathématicien ; il s’occupa avec soin de l’art des astrologues, mais ayant reconnu qu’il ne fallait pas se fier à leurs prédictions, il prit la peine de les réfuter plusieurs fois dans ses ouvrages[1].

XVI. Il y avait dans ce temps-là beaucoup de Chrétiens. Parmi eux se trouvaient des Sectaires qui s’écartaient de la philosophie antique[2] : tels étaient Adelphius et Aquilinus. Ils avaient la plupart des ouvrages d’Alexandre de Libye, de Philocomus, de Démostrate et de Lydus. Ils montraient les Révélations de Zoroastre, de Zostrien, de Nicothée, d’Allogène, de Hésus, et de plusieurs autres. Ces Sectaires trompaient un grand nombre de personnes, et se trompaient eux mêmes en soutenant que Platon n’avait pas pénétré la profondeur de l’essence intelligible. C’est pourquoi Plotin les réfuta longuement dans ses conférences, et il écrivit contre eux le livre que nous avons intitulé : Contre les Gnostiques. Il nous laissa le reste à examiner. Amélius composa jusqu’à quarante livres pour réfuter l’ouvrage de Zostrien ; et moi, je fis voir par une foule de preuves que le livre de Zoroastre était apocryphe et composé depuis peu par ceux de cette secte qui voulaient faire croire que leurs dogmes avaient été enseignés par l’ancien Zoroastre[3].

XVII. Les Grecs prétendaient que Plotin s’était approprié les sentiments de Numénius[4]. Tryphon, qui était stoïcien et platonicien, le dit à Amélius, lequel fit un livre auquel nous avons donné pour titre : De la différence entre les dogmes de Plotin et ceux de Numénius. Il me le dédia sous ce titre : À Basile. C’était mon nom avant que je m’appelasse Porphyre. On m’appelait Malchus dans la langue de mon pays ; c’était le nom de mon père, et Malchus se rend en grec par βασιλεύς [Basile][5].

  1. Voy. Enn., II, liv. iii ; Enn. III, liv. i, ii, iii.
  2. Ce sont les doctrines de Pythagore et de Platon que Porphyre appelle la philosophie antique.
  3. Voy. Enn., II, liv. ix. On trouvera dans la Note sur ce livre (p. 491-495), tous les éclaircissements qui se rapportent au § 16.
  4. Voy. ci-dessus la traduction des fragments de Numénius, p. xcviii.
  5. Basile [βασιλεύς, rex] et Porphyre [Πορφύριος, purpuratus] sont synonymes et ont en grec le même sens que le mot Malk en langue phénicienne.