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PRÉFACE.

tion l’entreprise que nous avions formée il y a une vingtaine d’années[1]. La philosophie et l’histoire de la philosophie, à l’enseignement desquelles nous nous étions voué, étaient alors des sciences en honneur ; nous ne nous dissimulons pas combien les circonstances ont changé depuis ; mais nous n’en regardons que comme plus sacré le devoir d’accomplir un vœu fait à la science dans de meilleurs jours.

Dans l’exécution, une première question se présentait. Devions-nous donner une traduction complète d’un auteur qui offre tant de parties arides, obscures et sans intérêt actuel, ou ne pouvions-nous pas, comme on l’a fait avec succès pour plusieurs auteurs anciens, notamment pour Platon[2], nous borner à donner un choix des morceaux les plus intéressants, les plus propres à faire connaître la doctrine du philosophe, le style et la manière de l’écrivain ?

Assurément, si nous n’avions voulu que faire un livre agréable ou curieux, nous eussions sans hésitation préféré la seconde de ces méthodes. Mais, en nous plaçant, comme nous avons dû le faire, au point de vue de l’intérêt de la science, le parti à prendre ne pouvait être douteux. Un choix, quelque bien fait qu’on le suppose, sera toujours suspect d’arbitraire, d’insuffisance et de partialité : on pourra toujours craindre que les passages les plus propres à faire connaître la vraie doctrine de l’auteur ou à l’interpréter le

    des Arts, dont la rédaction, en absorbant nos loisirs, nous a forcé d’ajourner d’année en année la publication des Ennéades.

  1. Notre traduction des Ennéades a été en effet annoncée dès les premières éditions du Dictionnaire universel d’Histoire et de Géographie, à l’art. Plotin ; cette annonce a été renouvelée dans un article que nous avons consacré à l’ouvrage de M. Vacherot dans la Revue nouvelle, livraison du 15 avril 1847, p. 294-304.
  2. Pensées de Platon, par M. J. V. Le Clerc, 1819, in-8 ; souvent réimprimées.