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CXXXIV
SOMMAIRES.

(XVI-XVII) La cause principale des erreurs dans lesquelles tombent les Gnostiques, c’est qu’ils méprisent les astres et qu’ils s’imaginent que le monde visible est complètement séparé du monde intelligible. Selon eux, Dieu prive l’univers de sa présence, et sa Providence ne s’étend qu’aux pneumatiques. Pour reconnaître leur erreur, il suffit de considérer la beauté du monde visible : car il ne peut être beau que parce qu’il participe aux perfections du monde intelligible et qu’il en offre une fidèle image. On a le droit d’en dire autant de la sphère céleste. Le mépris que les Gnostiques affectent pour les merveilles qui frappent tous les regards est une preuve de leur perversité.

(XVIII) C’est en vain que ces hommes prétendent que leur doctrine est supérieure aux autres en ce qu’elle inspire de la haine pour le corps. Ce n’est pas en critiquant l’œuvre de l’Âme universelle, c’est en s’affranchissant des passions par la vertu qu’on devient semblable à Dieu et qu’on s’élève à la contemplation du monde intelligible.


N. B. Notre travail sur ce livre était terminé lorsque nous avons eu connaissance d’un curieux manuscrit gnostique annoncé dans le Catalogue d’une Collection d’antiquités égyptiennes laissée par M. Anastasi, consul général de Suède à Alexandrie, et vendue à Paris en juin 1857. Ce manuscrit, qui a été acquis par la Bibliothèque impériale, était décrit comme il suit, sous le no 1073, dans le Catalogue de la Collection, rédigé par M. François Lenormant :

« Ms. sur feuilles de papyrus pliées en livre, formant 33 feuillets écrits des deux côtés. Traité de Magie et d’Astrologie gnostique, en grec, supposé écrit par un nommé Néophtès et dédié au roi Psammétichus. Entre autres choses curieuses, il contient une série de prescriptions et de recherches pour faire les amulettes et les pierres magiques. En tête sont trois pages de Copte qui débutent par l’histoire d’un gâteau mystique, pour la composition duquel s’associent Osiris, Sabaoth, Iao, Jésus et tous les Éons. Ce gâteau n’est autre que la Gnose. Écriture du second siècle de notre ère. »

Nous aurions désiré, avant de livrer au public notre premier volume, prendre connaissance de ce manuscrit, afin de voir s’il n’ajouterait pas quelque chose a l’exposé que nous donnons de la doctrine des Gnostiques ; mais l’état de vétusté où il se trouve est tel qu’il tombe en lambeaux dès qu’on y touche, et qu’il ne peut être communiqué avant d’avoir reçu une restauration complète, qui entraînera d’assez longs retards.

Dès qu’il sera possible d’en prendre communication, nous en ferons une étude particulière, et, s’il y a lieu, nous exposerons dans la suite de cette publication le résultat de nos recherches.

FIN DES SOMMAIRES.