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plaidoiries, lorsqu’arriva l’ordre du préteur : je pense que l’on attendait, pour commencer, le préteur lui-même, qui devait présider au jugement. Pline dit un peu plus bas, prœtor, qui centumvira-libus præsidet, deliberaturus an sequeretur exemplum, inopinatum nobis otium dedit ; c’était pour se donner à lui-même le temps de délibérer, qu’il remettait l’audience ; il devait donc y assister. D’ailleurs, longum silentium ne signifie pas, comme le traduit De Sacy, un profond silence, mais un long silence ; ce qui indique assez qu’on attendait encore quelqu’un pour commencer. Les juges, c’est-à-dire, les centumvirs, étaient assis, les décemvirs même étaient arrivés, les avocats étaient prêts ; on n’attendait plus que le préteur, lorsqu’au lieu du préteur, arrive l’ordre de lever la séance. Le motif en est expliqué. L’autre préteur ( car il y en avait deux ; l’un chargé de décider les contestations des étrangers entre eux ou avec les citoyens, prœtor peregrinus ; l’autre, de rendre la justice aux citoyens seulement, prœtor urbanus) avait, en entrant en charge, publié un édit où, selon la coutume, il exposait les règles qu’il se proposait de suivre dans l’administration de la justice pendant l’année : par cet édit, il remettait en vigueur les lois sévères sur les transactions entre les cliens et les avocats. Son collègue, incertain s’il devait imiter son exemple, remet à une autre audience la cause à laquelle il allait présider, et dont il avait fixé le jour avant l’édit du préteur Nepos.

249. De quelque nature qu’il fût. L’éditeur de la traduction de De Sacy avait donné cette leçon, qui quid negotii haberent. J’ai préféré, avec Schæfer, quidquid negotii haberent, comme plus clair et plus latin.

250. Qui préside. Nous avons rétabli prœsidet qui avait été changé, dans le texte de la traduction, en prœsidebat.