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sième, et se retira. Fannius, saisi de frayeur, se persuada, en interprétant ce songe, qu’il n’en écrirait pas plus que Néron n’en avait lu : et son pressentiment s’est réalisé.

Je ne puis y penser, sans le plaindre d’avoir perdu tant de veilles et tant de travaux. Mon esprit se trouve naturellement ramené à l’idée de ma mort, et à celle de mes écrits : je ne doute pas que cette réflexion ne vous inspire mêmes alarmes pour ceux auxquels vous travaillez encore. Ainsi, pendant que nous jouissons de la vie, travaillons à dérober à la mort le plus d’ouvrages que nous pourrons. Adieu.

VI. - Pline à Apollinaire.

J’ai été sensible à votre attention pour moi et à votre inquiétude, lorsqu’informé que je devais aller cet été à ma terre de Toscane, vous avez essayé de m’en détourner, parce que vous ne croyez pas que l’air en soit bon. Il est vrai que le canton de Toscane[1], qui s’étend le long de la mer, est malsain et dangereux ; mais ma terre en est fort éloignée. Elle est au pied de l’Apennin, dont l’air est plus pur que celui d’aucune autre montagne. Et afin que vous soyez bien guéri de votre peur, voici quelle est la température du climat, la situation du pays, la beauté de la maison. Vous aurez autant de plaisir à lire ma description, que moi à vous la faire[2].

  1. Il est vrai, etc. D’après une conjecture de Cortius, le texteportait est sane. J’ai rétabli et sane qui n’a pas besoin d’être corrigé et qui s’entend parfaitement.
  2. Ma description, etc. Voyez liv. 11, 17, la description dela maison du Laurentin.