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tour, ceux qui voient venir vos enfans étudier chez eux, envoient à l’avenir les leurs étudier chez vous !

J’ai repris mon histoire d’un peu haut, pour vous mieux faire entendre combien je serais sensible au bon office que je vous demande. Je vous supplie donc, dans cette foule de savans qu’attire de toutes parts auprès de vous la réputation de votre esprit, cherchez-moi des professeurs habiles, sans toutefois m’engager envers eux. Mon intention est de laisser les pères maîtres absolus du choix. Je leur abandonne l’examen et la décision ; je ne me réserve que la dépense et le soin de leur trouver des sujets. S’il s’en rencontre quelqu’un qui ait assez de confiance en ses talens, pour entreprendre ce voyage sans autre garantie, qu’il vienne : mais qu’il ne compte uniquement que sur son mérite. Adieu.

XIV. - Pline à Paternus.

Vous avez bien l’air de me demander, comme à votre ordinaire, et d’attendre quelque plaidoyer : moi, je vous envoie mes jeux d’esprit, comme si c’étaient des curiosités étrangères et rares. Vous recevrez avec cette lettre des hendécasyllabes[1], que j’ai faits en voiture, au bain, à table, pour remplir et charmer tous mes momens d’oisiveté : j’y exprime tour à tour la gaieté, la folie, l’amour,

  1. Hendécasyllabes. Vers de onze syllabes, qu’on réservaitpour les sujets licencieux, ainsi qu’on le voit dans Catulle et dansMartial : aussi Quintilien disait-il qu’il fallait prendre garde queces vers ne tombassent sous la main des enfans. (1, 8, 6. )