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derez encore davantage, quand vous saurez ce qu’il vient de faire. Il était allé exercer la charge de questeur dans une province. Le secrétaire, que le sort lui avait donné, mourut avant que ses appointemens fussent échus. Marcellin sentit qu’il ne devait pas garder ce qui lui avait été donné pour ce secrétaire. A son retour, il supplie l’empereur, et ensuite, par ordre de l’empereur, le sénat, de lui indiquer l’emploi qu’il devait faire de ces fonds. La question était peu importante, mais c’était toujours une question. Les héritiers, d’une part, de l’autre, les préfets du trésor réclamaient la somme. La cause a été fort bien plaidée des deux côtés : Strabon a opiné pour le fisc ; Bébius Macer, pour les héritiers. L’avis de Strabon a été suivi. Il ne vous reste qu’à donner à Marcellin les louanges qu’il mérite : moi, je me suis acquitté sur-le-champ. Quoique l’approbation publique du prince et du sénat ne lui laisse rien à désirer, je m’assure que la vôtre lui fera plaisir. C’est le caractère de tous ceux que possède l’amour de la véritable gloire : l’applaudissement, même des personnes les moins considérables, a pour eux des charmes. Jugez de l’impression que vos éloges feront sur Marcellin, qui n’a pas moins de vénération pour votre personne, que de confiance en votre discernement. Il ne pourra jamais apprendre que le bruit de son action ait pénétré jusque dans le pays où vous êtes, sans être ravi du chemin que sa réputation aura fait : car, je ne sais pourquoi, les hommes sont plus touchés de l’étendue que de la grandeur de la gloire. Adieu.