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celle des sciences. Plût au ciel qu’après être parvenu, beaucoup plus jeune que lui, au consulat et au sacerdoce, je pusse, au moins dans ma vieillesse, posséder une partie de ses talens ! Mais les grâces dont les hommes disposent, peuvent bien venir jusqu’à moi et jusqu’à d’autres ; celles qui dépendent des dieux, il est difficile de les acquérir, et il y a trop de présomption à se les promettre[1]. Adieu.

IX. - Pline à Ursus.

Ces jours passés, on a plaidé la cause de Junius Bassus, homme illustre par les traverses et par les disgrâces qu’il a souffertes. Il fut accusé par deux particuliers, du temps de Vespasien. Renvoyé au sénat pour se justifier, il y vit son sort long-temps incertain : enfin, il se justifia pleinement et fut absous. Ami de Domitien, il craignit Titus, et Domitien lui-même le bannit. Rappelé par Nerva, il obtint le gouvernement de Bithynie. A son retour, il a été accusé de malversation. Vivement pressé, fidèlement défendu, il n’a pas eu tous les juges en sa faveur : le plus grand nombre pourtant a été de l’avis le plus doux. Rufus parla le premier contre lui avec sa facilité et sa chaleur ordinaires ; il fut secondé par Théophanes, l’un des députés, le chef et l’auteur de l’accusation.

Je répliquai : car Bassus m’avait chargé de jeter, pour ainsi dire, les fondemens de sa défense ; de faire valoir

  1. Mais les grâces dont les hommes disposent, etc. J’ai admis et au lieu de ea et ; adipisci au lieu de apisci ; nisi a diis non au lieu de nonnisi a diis. Ces légers changemens sont empruntés à l’édition de Schœfer.